Cette expérience de coopération, actuellement en cours, est principalement axée sur la coopération entre les instituts de recherche et les agriculteurs. La politique européenne de développement rural identifie comme première priorité “la promotion du transfert de connaissances et de l’innovation dans l’agriculture, la sylviculture et les zones rurales” (Règlement UE 1305/2013, art. 5, point 1). De plus, elle encourage de nombreuses mesures de soutien financier aux processus d’innovation, dont la coopération entre agriculteurs et centres de recherche (mesures 16.1 et 16.2). Le projet de coopération Cippato & Cippatino C&C, cofinancé par la Région Toscane dans le cadre d’une initiative plus large (le Projet de Chaîne Intégrée), a pour objectif la production de “micro copeaux de bois” pour le chauffage, notamment pour les poêles à pellets.

Les objectifs de la coopérative sont.

1. Promouvoir les produits du bois pour la production d’énergie (copeaux de bois et micro copeaux de bois) ;
2. Développer un système de traçabilité des produits du bois ;
3. Réaliser un prototype pour la production de micro copeaux de bois ;
4. Définir la norme principale de qualité pour les microplaquettes de bois ;
5. Développer des actions marketing.

La plus grande menace à laquelle ce projet est confronté est l’abandon progressif de la culture forestière en raison d’une incapacité à générer suffisamment de revenus et de valeur ajoutée à partir de cette activité. Le principal défi est donc de créer une chaîne d’approvisionnement innovante, valorisant ainsi le bois comme source d’énergie. Ce type de combustible peut être produit directement par les agriculteurs, sans processus industriels, ce qui augmente le revenu des agriculteurs.

Le projet géré par la TSA, emploie 2 équivalents temps plein sur une période de 24 mois. Le partenaire principal de la TSA est la société forestière Antonio Orlandini, soutenue par un consultant professionnel, qui assure la coordination et la gestion administrative du projet.

La forme de coopération exige que l’équipe de projet dispose d’une large base de connaissances, avec un accent particulier sur :

• La filière bois-énergie, qui couvre l’ensemble du processus, de la culture forestière à la production d’énergie
• La gestion et diffusion des projets d’innovation de la filière « bois-énergie Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) »
• Règlements procéduraux du Programme de développement rural

Les processus impliqués dans ce projet d’innovation comprennent :

• Production: les partenaires développent un prototype de tamis pour le criblage des micro copeaux de bois et un système de séchage plus efficace ;
• Stockage et vente: le stockage est très important pour le processus de séchage des copeaux de bois et influence grandement la qualité du produit. La coopérative a pour objectif de développer une plateforme de stockage spéciale pour préparer le produit à la vente ;
• Traçabilité et contrôle de qualité : les consommateurs de ce type de produits sont attentifs à la qualité et à l’impact environnemental du carburant. C’est pourquoi une stratégie de marketing efficace doit être développée afin de certifier l’origine (approvisionnement local, impact environnemental, etc.) et les caractéristiques de la plaquette forestière.

La collaboration entre agriculteurs et chercheurs vise à mettre à l’essai des processus novateurs, à recueillir des données et à élaborer un modèle de gestion qui pourra être reproduit par d’autres agriculteurs. Enfin, l’association des agriculteurs est responsable de la diffusion et de l’exploitation/transfert des résultats de la recherche/du projet.

Parmi les avantages et les points critiques possibles, mentionnons les :

Advantages:

• La collaboration entre agriculteurs et chercheurs peut stimuler les processus d’innovation. Dans ce cas d’étude, le travail commun entre agriculteurs et chercheurs a permis d’améliorer de nombreux aspects de la production de copeaux de bois tout au long de la chaîne.
• L’innovation peut être le résultat d’un processus ascendant, basé sur les besoins réels des agriculteurs et du territoire.
• Ce type de coopération facilite l’accès au soutien financier à l’innovation, autrement inabordable pour la majorité des agriculteurs.

Points critiques :

• La communication entre les partenaires est parfois complexe
• La gestion du projet, réalisée dans le cadre du PDR, est soumise à une procédure administrative très rigide, créant de nombreux problèmes et des coûts supplémentaires.